La consigne pour réemploi, c'est comme cette idylle, avec qui on vit depuis presque 10 ans. Le jetable, c’est comme cette personne, belle et mystérieuse, avec qui on a matché sur Tinder. Elle nous vend du rêve et de la nouveauté dans notre routine. Le jetable, cette personne vers qui nos potes nous poussent pour "s'amuser un peu”. On les écoute, on kiffe 2 minutes puis on se rend compte de la giga connerie qu’on a faite. On se sentait vraiment bien avant que cette personne ne rentre dans notre vie. Et pour rattraper ça, on va devoir ramer, mais avec un peu d’espoir et de bonne volonté, on peut encore revenir en arrière.
PLASTIQUE À USAGE UNIQUE : LA FLEMME DE MA VIE ?
On est dans les années 1960. Alors que nos grands-parents font blocus devant les facs et dansent sur du Bowie, on commence à ghoster la consigne, à une époque où le terme “ghoster” n’existe pas encore.
AH BAH TIENS, qui-va-là, l’emballage à usage unique. À l’instar du fuckboy, ce nouveau mode de consommation sait nous séduire. On commence à l’aimer, à penser que c’est notre âme sœur, alors que lui nous mène en bateau et finira par nous la faire à l’envers. En plastique ou en verre, l’emballage jetable est arrivé, tout charmant, dans nos magasins. Il s’est installé avec ses grosses fesses et a bien fait en sorte de ne laisser qu’un coin de chaise à la consigne. Et en plus, le boug est venu accompagné de son +1 : notre énorme flemme.
L’apparition de ces nouveaux contenants emboîtent le pas d’une nouvelle manière de consommer : des produits moins chers, dont la durée de vie est plus courte, et un rachat plus fréquent. Cette consommation, abondante et accélérée, allège les charges mentales mais pas notre impact environnemental. On s’amuse avec le jetable mais on a du mal à s’imaginer habiter ensemble.
LOVE ME, PLEASE LOBBY
Dans ce gros bazar, il ne faut pas perdre de vue que certains fabricants de boissons sont souvent des fabricants de bouteilles. C’est le moment où tu vas boire un verre avec les potes du jetable et que tu te rends compte que c’est pas celui que tu pensais. À chaque fois qu’on achète une boisson aux industriels, on leur achète aussi l’emballage. Pour eux, cet emballage devient alors une nouvelle source de revenus. Donc si l’on produit pour jeter après consommation et qu’on reproduit, reproduit, reproduit ; c’est benef, ça fait plus de pépettes. À l’inverse, si on réemploie, cette petite part revient à celui ou celle qui a acheté la bouteille et la rapporte pour qu’elle soit réutilisée.
BON SANG qu’ils sont forts ces lobbies ! Tout ce schmilblick cache en fait leur désir de capitaliser sur tout, tout le temps. Et ce, sans divulguer le revers du bâton qu’on se prendra pleine face, lorsqu’on apprendra qu’en fait que le jetable bah… ça pollue grave.
LE GROS RÂTEAU
C’est en 1999 que la France largue officiellement la consigne. Pas bravo du tout ! Qui est-ce-qui va payer les pots cassés ? Nous. Enfin, la planète PUIS nous. Et la pote qu’on appellera pour se plaindre nous sortira la même phrase que tout le monde : JE TE L’AVAIS DIT. Bah oui, elle me l’avait dit. Aujourd’hui, le schéma c’est : on achète une bouteille, on en boit le contenu, (on kiffe, c’est quand même mieux) et on la jette. Si c’est du verre, il sera collecté, broyé, puis refondu dans des gigas fours bien énergivores pour en faire des nouveaux contenants. En résumé : Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? Si seulement il existait une manière simple d’éviter tous ces procédés méga polluants. Si seulement il existait un moyen de réutiliser les contenants… Mince, notre ex nous manque. La consigne pour réemploi, notre chère et tendre.
ON SE REMET ENSEMBLE
Et si on changeait le passé ? On met deux taquets aux lobbies du plastique, on leur jette un sort d’oubliettes et on fait prendre à tout le monde un filtre d’amour pour la consigne. On rigole (qu’un peu) mais en vrai, ça vous dit, on refait de la consigne une habitude ?
On économise toutes les étapes du recyclage (et accessoirement on évite l’incinération et l’enfouissement des déchets) et on réemploie. En d’autres termes, on fait comme si notre ex, le jetable, ce vilain personnage, n’avait jamais existé et on essaie de prévenir tout le monde qu’il ne faut JAMAIS lui accorder un date. Nous, ça nous dit carrément. C’est pour ça que chez Club-Mate on consigne nos bouteilles en verre de ce doux breuvage au maté. On a demandé pardon à la consigne de l’avoir lâchée et on lui a montré qu’on regrettait. Chaque jour, on lui prouve qu’on l’aime plus que tout et on essaie de réparer son p’tit coeur de verre.
On vous a aussi réuni ici aujourd'hui la consigne et nous pour vous annoncer une grande nouvelle. Au 1er janvier 2023, pendant que bon nombre seront en train de décuver (sauf ceux qui auront carburé au Club-Mate), grâce à la loi Climat Résilience, les grandes et moyennes surfaces devront consacrer 5% de leur surface de vente au réemploi. C’est cool hein ? Et ça serait encore plus cool que ce pourcentage augmente. Pour ça, on aura besoin de vous, géniaux que vous êtes.